C’est le 21 mai 1800 qu’Alexander Grant s’est vu remettre les lettres patentes, émises par le lieutenant-gouverneur du Bas-Canada Robert Shore Milnes au nom de sa Majesté Georges III. Ces lettres, obtenues à la suite de quatre pétitions rédigées entre 1792 et 1800, confèrent à Grant les 23 800 acres de terres convoitées dans le canton d’Upton. Toutefois, Grant ne s’est jamais intéressé à son canton difficile d’accès pour les colons en raison de la surabondance de bois et de marais.
La famille Grant ne veillant pas à ses intérêts dans le canton d’Upton, certains colons en ont profité pour s’établir au Ruisseau des Chênes. Vers les années 1800, un dénommé Louis Deguire, dit Desrosiers, s’est proclamé détenteur de la seigneurie de la rivière David et il a, par le fait même, concédé plusieurs lots de terres au cours des années 1804, 1805 et 1806. Certaines des terres accordées n’appartiennent pas à Deguire mais plutôt à la Couronne d’Angleterre et à Charles William Grant, le fils d’Alexander. Il s’avère donc nécessaire de mieux délimiter les terres, ce qui inquiète les colons déjà établis. En 1811, les colons du Ruisseau des Chênes ont décidé de défendre leurs intérêts par le biais d’une pétition expliquant qu’ils ont été usurpés par le défunt Deguire. C’est cette pétition qui a mis la puce à l’oreille de Grant qui ignore encore que des colons se sont établis sur ses terres sans autorisation. Toutefois, après examen de la pétition, la Couronne conclut qu’elle ne peut trancher ce litige puisque certaines des terres appartiennent à Grant et que le canton a été concédé avant les terres réclamées par les colons. Afin de régler cette mésentente, Grant propose de laisser ses terres aux colons en échange de nouvelles terres. En dépit de tous les efforts déployés, les problèmes ont persisté jusqu’au moment où Grant a décidé de prendre en charge son canton et de concéder légalement les terres occupées par le biais de contrats en 1826. La concession légale des terres a engendré de nouveaux problèmes puisque les colons sont maintenant liés à Grant par certaines obligations. Quelques colons sont partis aux États-Unis afin d’amasser plus rapidement l’argent nécessaire à l’achat de leurs terres. À cette époque, environ 250 personnes formant 65 familles se trouvent dans le canton d’Upton.
Plusieurs colons proviennent de Maskinongé, de Yamachiche et de Rivière-du-Loup et ils sont arrivés à Saint-Guillaume entre 1815 et 1820. Parmi ces pionniers, on retrouve la famille Doyon qui a longtemps possédé la maison située au 840 rang Sainte-Julie, qui semble être la plus vieille de Saint-Guillaume. La maison des Doyon a été construite entre les années 1828 et 1830 et elle a vu passer quatre générations de Doyon.