Au début de la colonisation, la potasse s’est révélée comme la première source de revenus. Les colons l’expédient eux-mêmes en direction de Montréal et de Trois-Rivières avant que des marchands, comme Fulgence Préfontaine, se chargent de faire transporter la potasse par train dans les années 1860.
C’est l’abondance de gravier sur le territoire de Durham-Sud qui a donné la prépondérance à cette agglomération comme « pivot de la municipalité » à la place de Danby ou Lisgar. Cette ressource est utilisée pour « l’amélioration » et le « relevage » des chemins de fer. Le gravier de Durham-Sud a aussi servi à la construction des piliers du pont Jacques-Cartier. Une autre mine de gravier est mise en fonction dans le 9e rang (lot 11) par la Bonner Sand Co. au début du 20e siècle. Ces mines ont donné beaucoup de travail aux résidants de Durham-Sud avant la mécanisation et l’utilisation de pelles. L’industrie du gravier est délaissée même si cette activité a marqué la vie économique pendant 80 ans (1865-1945). Les rails menant aux mines sont retirés quelques années plus tard.
En 1864, la Bark Extract Co. est venue contribuer à l’économie de Durham-Sud. Située sur le 10e rang, cette industrie utilise l’écorce de pruche pour la transformer en tanin, matériel utilisé pour la fabrication du cuir. Après 20 ans d’activités, l’épuisement de la pruche sur le territoire a engendré le départ de cette compagnie.
L’industrie du bois a été prospère et elle a créé bon nombre d’emplois. Il y a toujours eu une ou des industries de bois d’œuvre à proximité des stations de chemin de fer. Plusieurs moulins à scie se sont établis sur le territoire par exemple ceux de MM. Millar sur le 10e rang, de Noël Péloquin à l’angle du 10e rang et de la route McGiveney, d’Anthony Curotte et d’un certain M. White près de l’étang Wilson.
L’agriculture a également occupé une place importante dans l’économie de Durham-Sud. Dès 1865, les agriculteurs participent à la foire de L’Avenir. En outre, le notaire St-Amant a mentionné que les animaux de boucherie, surtout la race Durham, fut une industrie rentable de la région grâce à l’exportation vers les États-Unis. L’apogée de ce commerce se situe dans les années 1850.
L’industrie laitière est grandement favorisée par le train qui transporte les bidons de lait jusqu’à Montréal tous les matins. La production laitière représente toujours une part importante de l’économie à la fin du 20e siècle. La production de fromage a déjà joué un rôle essentiel notamment en 1920 où la production atteint 48 295 livres et génère des revenus de 9935, 61$. Le dernier fromager de Durham-Sud est Georges Desfossés en 1948. En 1920, la fromagerie de Siméon Deslauriers s’est spécialisée dans la production du beurre et elle a acquis une grande réputation avant de devenir une crèmerie. Dès 1943, les locaux de cette industrie sont déplacés dans un nouvel emplacement fait de blocs de béton pour s’adapter à la demande et produire de la poudre de lait. La crèmerie a besoin de 400 producteurs ayant pour rôle de fournir le lait nécessaire au soutien de la production qui fonctionne 24 heures par jour. Afin d’éliminer la concurrence, cette crèmerie est achetée en 1972 par la Coopérative agricole de Saint-Germain. À partir de ce moment, le lait des producteurs de Durham-Sud est transporté à Saint-Germain, Granby, Sherbrooke ou dans d’autres municipalités.