Cette section propose des informations concernant l’histoire et le patrimoine de chacune des municipalités 18 locales de la MRC de Drummond. En introduction, vous trouverez ci-après un profil général de la MRC.
Créée le 2 novembre 1981, la MRC de Drummond s’étend sur une superficie de 1626 km carrés. Elle fait partie de la région du Centre-du-Québec (17) et elle est située pratiquement à mi-chemin entre Québec et Montréal dans l’axe est-ouest ainsi qu’entre Trois-Rivières et Sherbrooke dans l’axe nord-sud. Elle regroupe 18 municipalités locales et compte 111 142 résidents (2023). Avec ses 81 551 citoyens, la ville-centre, Drummondville, représente 73 % de la population totale de la MRC.
La MRC de Drummond se situe au contact de la plate-forme des basses terres du Saint-Laurent et de la province géologique des Appalaches. Ce point de contact est formé par la faille Logan, une ligne de fracture terrestre, qui suit approximativement le tracé de l’autoroute 20. La présence de ces deux provinces géologiques a eu une influence sur le relief de la MRC. On peut d’ailleurs diviser le territoire selon trois ensembles topographiques qui sont les basses terres du Saint-Laurent; le piedmont appalachien et le bas plateau appalachien. Cette variation entre étendues à relief plat au nord et progression vers des massifs montagneux au sud favorise une certaine diversité paysagère dans la MRC.
Trois bassins versants reçoivent les eaux de drainage des sols du territoire de la MRC de Drummond. Le principal bassin est celui de la rivière Saint-François. Celui-ci touche 10 municipalités et coupe le territoire de la MRC en deux parties pratiquement égales en superficie. Trois rivières ayant une certaine importance serpentent le bassin versant de la rivière Saint-François, soit la rivière Saint-Germain (Noire), la rivière aux Vaches et la rivière Ulverton.
Les autres bassins hydrographiques que l’on retrouve dans la MRC de Drummond sont ceux des rivières Nicolet et Yamaska. Dans ces bassins versants, on retrouve des petites rivières, soit la rivière David qui se jette dans la rivière Yamaska ainsi que les rivières des Saults et une rivière sans nom (retrait du nom par la commission de toponymie du Québec) qui s’écoulent vers la rivière Nicolet, dans son bras sud-ouest.
Le nombre important de rivières et de cours d’eau a amené la construction de nombreux moulins qui ont utilisé cette énergie naturelle et gratuite. On constate d’ailleurs la présence de petits hameaux dans plusieurs municipalités du territoire qui se sont développés autour de ce type d’infrastructures. Pour le comté de Drummond, on compte 23 moulins à farines et 47 moulins à scie en 1851-521. Cela explique souvent la concentration de résidences en dehors du cœur d’un village, bien que, la plupart du temps, aucune trace physique du moulin ne subsiste aujourd’hui.
Le premier réseau de transport a été la rivière Saint-François. Les Abénakis et les premiers colons l’ont utilisée pour leur déplacement où pour celui de leur marchandise. Une carte2 produite par Yolande Allard et la Société d’histoire de Drummond nous indique les différents sites fréquentés et leurs noms en abénakis, tout le long de ce premier axe de transport entre Richmond et Pierreville.
Le développement économique de la région est d’abord passé par la construction de routes et de chemins de fer, liens entre les grandes agglomérations de la région. La production artisanale a dominé la région pendant le 19e siècle et le début du 20e siècle. Avec l’électrification au début du 20e siècle, la production industrielle a pris le relais, notamment avec l’industrie du textile qui a dominé pendant plus de 50 ans.
La position géographique avantageuse de la MRC ainsi que la construction de deux autoroutes (autoroute 20 dans l’axe est-ouest et autoroute 55 dans l’axe nord-sud) ont été profitables pour l’économie du territoire qui a ainsi pu se développer et se diversifier. En 2006, il y a avait 42 790 emplois occupés dans la MRC. Ils représentaient 41,8 % de tous les emplois dans la région Centre-du-Québec.
Après la guerre de 1812-1815, un grand nombre de concessions ont été octroyés aux anciens combattants anglophones à même les nouveaux cantons. Plusieurs centres comme Drummondville, L’Avenir, Wickham et Saint-Guillaume se sont développés autour de l’industrie du bois et de la potasse3. Vers 1850, l’industrie du bois a perdu un peu de terrain au profit des forges et des fonderies ainsi que d’autres industries, telles les tanneries et les briqueteries. Parmi les plus connus, on retrouvait la briqueterie Mitchell à Notre-Dame-du-Bon-Conseil et la forge McDougall à Saint-Pie-de-Guire.
Les informations reçues du ministère de la Culture et des Communications nous indiquent qu’un seul site archéologique est connu dans la MRC. Il s’agit du site de La Poudrière de Drummondville. Plusieurs ouvrages historiques et photos anciennes nous apprennent cependant qu’il en existe plusieurs autres. Qu’on pense à la briqueterie Mitchell, aux forges McDougall, aux villages Abénakis, aux cimetières familiaux ou aux vestiges de différents moulins en opération au 19e siècle. Il est certain que de nombreux sites archéologiques restent à être documentés sur le territoire.
Dans le cadre de son projet d’inventaire architectural, la MRC souhaitait documenter d’une perspective historique le développement de chacune des municipalités du territoire. L’angle choisi a permis de comprendre davantage le lien entre le développement des villages et les types de bâtiments qu’on y retrouve encore aujourd’hui. Par exemple, la présence ancienne d’un chemin de fer ou d’un moulin à eau peut expliquer pourquoi certains types de bâtiments sont observés à des endroits précis ou, encore, expliquer la concentration de certains bâtiments autour d’un noyau en dehors du cœur du village actuel.