Le village s’est formé un peu plus tardivement que les autres centres de développement. Par exemple, la station de chemin de fer du village est construite après que les trois agglomérations ne soient plus en activité. On peut trouver dans le village un magasin général, une boulangerie, un moulin à scie, une église et une école. C’est un village prospère où la population augmente constamment. L’incendie de 1909 a dramatiquement changé le portrait du village puisque les maisons, le moulin à scie d’Adélard Brisson, l’église, le presbytère, les magasins généraux et le pont de bois sont consumés. Au moment de la reconstruction, plusieurs bâtiments s’ajoutent dont le Bar Bon Conseil qui s’avère le plus vieil hôtel du village. Cet édifice est aussi utilisé en tant que caisse populaire de 1942 à 1945.
L’arrivée du chemin de fer et l’établissement de moulins à scie a conduit à la création des villages de Carmel, Blake et Mitchell. L’agglomération de Carmel est nommée en l’honneur de Joseph Carmel, un ancien écuyer et capitaine du 4e bataillon. En échange de ses loyaux services, il obtient du gouvernement 800 arpents de terre dans les 8e, 9e et 10e rangs de Wendover. C’est aussi grâce à Joseph Carmel qu’une route appelée la route à Carmel, est érigée entre Drummondville et Nicolet. Même si les terres ne sont pas propices à l’agriculture, il y a quelques fermiers à cet endroit. On a accès à une ligne de télégraphe et à une ligne de téléphone, au moins à partir de 1919, et il y a un bureau de poste jusque dans les années 1950. Il existe également une église protestante et un hôtel de trois étages. Des incendies ont fait des ravages dans ce village que ce soit le premier qui a détruit la scierie de M. Payer en 1893 ou pire encore, l’incendie qui a tout brûlé sur la grande ligne jusqu’à la rivière Nicolet en 1908. Une vingtaine de maisons et le nouveau magasin général sont anéantis. La maison des dames Mallette a survécu à l’incendie. La gare, l’entrepôt et 20 wagons à marchandise sont ravagés et la somme des dommages est évaluée à 25 000$. L’agglomération de Carmel s’est pratiquement éteinte avec ce feu puisque les bâtiments ne sont pas reconstruits et que la compagnie Mitchell plie bagage afin de trouver de meilleures essences de bois ailleurs. Certaines municipalités avoisinantes continuent de fréquenter Carmel en raison de l’abondance de son gravier. C’est aussi grâce à ce gravier que Notre-Dame-du-Bon-Conseil est une des premières municipalités à avoir des routes de gravier sur son territoire.
C’est en l’honneur des frères Théophilus James et William J. Blake qu’une agglomération a reçu le nom de Blake. Ces entrepreneurs sont propriétaires d’un moulin à scie et de maisons pour y loger les employés. Les frères Blake se sont engagés « à scier, piler et placer le bois dans un ou des wagons du chemin de fer » en fonction des exigences de Church, Mitchell et Fee. L’âge d’or de ce village correspond à l’arrivée du chemin de fer autour de 1888. Malgré la prospérité du village, les frères Blake déclarent faillite en 1890 et leur compagnie est vendue à Church, Mitchell et Fee. Un incendie ravage le moulin Blake en 1893 mais il est reconstruit par la suite. Malheureusement, il y a eu seulement quelques années qui se sont écoulées avant que le feu revienne détruire le moulin à scie, la station de chemin de fer en plus d’une douzaine de maisons en 1899. Ce triste moment est également associé à la fin de l’exploitation forestière dans cette région.
L’agglomération de Mitchell s’est construite autour du moulin à scie de Vivian Burrill. L’arrondissement du moulin porte le nom de Burrill jusque vers 1890 alors qu’une gare nommée en l’honneur de William Mitchell est construite. William Mitchell est un homme influent dans la région et il détient un grand pouvoir économique et politique. Mitchell est aussi le propriétaire de la maison Mitchell-Marchessault, construite en 1894, qui a été la plus belle de Drummondville. En janvier 1899, Burrill cède son moulin à la compagnie Charles Church & Sons qui le vend à Ovide Brouillard six mois plus tard. Le moulin a dû fermer ses portes à cause de l’épuisement du bois mais la briqueterie et les autres commerces poursuivent leurs activités pendant un certain temps. La briqueterie Mitchell a débuté ses activités en 1907. À l’époque, la production des briques se fait manuellement. Le propriétaire est Émile Théroux et il fait faillite autour de l’année 1925. Émile Théroux laisse toutefois sa marque dans le village en offrant généreusement des briques pour la construction de l’église et du presbytère. La briqueterie est ensuite achetée par Napoléon Potvin qui l’a vend à son tour à des gens de Montréal. En 1936, Arthur Potvin, le fils de Napoléon, achète la briqueterie. Pour financier son achat, celui-ci paie les anciens propriétaires avec des briques qu’il envoie par chemin de fer. Les briques de la briqueterie Mitchell ont aussi servi à la construction de l’hôtel de ville de Drummondville. Cependant, l’édifice a été rénové et les briques ont été changées. Enfin, l’agglomération de Mitchell possède le plus gros des trois moulins à scie, un moulin à bardeaux, un magasin général, un bureau de poste, une centrale de téléphone, un hôtel, une école, une station, une église protestante et l’électricité y est installée. La gare de Mitchell est fermée depuis mai 1958.