En 1819, la communauté anglicane de Drummondville occupe un bâtiment servant d’école, de cour de justice et de lieu de culte. L’église actuelle est construite en remplacement de la première, un édifice en bois construit en 1820 à l’emplacement du cimetière qui jouxte l’église actuelle. La paroisse de St. George est fondée le 14 mai 1822. Robert Nugent Watts (avant 1821-1867), cousin de Heriot, cède une portion de terrain pour la construction de la nouvelle église et s’engage dans le projet. Érigée en 1855 et 1856, l’église St. George est un bon exemple de l’un des modèles de lieu de culte conçus par l’Église anglicane au 19e siècle. Un incendie détruit partiellement l’église St. George le 3 mai 1863. Elle est reconstruite à partir des murs en pierre restants. Entre 1887 et 1896, le toit est couvert d’ardoise, les murs intérieurs sont lambrissés de sapin de Colombie et le chœur s’orne d’un autel en chêne. En 1908, une tempête fait tomber la flèche du clocher qu’on remplace par une couronne crénelée. En 1950, une sacristie en appentis est accolée au chœur. Au début des années 1980, on remplace l’ardoise de la couverture par du bardeau d’asphalte. En 1993, on refait le parvis de l’église en pierre, comme à l’origine. Entre 1998 et 2001, le bâtiment est complètement restauré en respectant les matériaux d’origine, dont le parement de toiture en ardoise.
La valeur patrimoniale de l’église St. George repose sur son intérêt architectural. Elle est un exemple des petites églises anglicanes d’inspiration néo-gothique. En architecture religieuse, le néo-gothique connaît un engouement au 19e siècle, notamment sous l’influence de l’architecte britannique Augustus Welby Northmore Pugin (1812-1852). En outre, à partir de 1839, l’Église d’Angleterre procède avec la Cambridge Camden Society (connue par la suite sous le nom d’Ecclesiological Society) à une nouvelle interprétation du gothique, en étroite relation avec un renouveau liturgique. Des modèles d’églises, inspirés par l’église rurale anglaise des 13e et 14e siècles, sont alors proposés et diffusés.
Les éléments caractéristiques de l’église St. George liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent notamment : sa situation sur un terrain paysager dans un ensemble institutionnel comprenant un presbytère, une salle communautaire et un cimetière; le muret en pierre situé entre l’édifice et la voie publique; son volume, dont la nef de plan rectangulaire terminée par un chœur en saillie au chevet plat, la sacristie en appentis sur le mur latéral nord du chœur et le toit aigu à deux versants droits; sa façade, aménagée dans l’un des murs pignons et la tour-clocher centrale hors œuvre; ses matériaux, dont la maçonnerie en moellon des murs et de la tour, la couverture en ardoise, l’ornementation en pierre de taille du portail; ses ouvertures, dont la porte en bois à double vantail du portail surmontée d’un tympan de menuiserie, les fenêtres en bois à arc brisé, le triptyque du chevet et les vitraux; l’ornementation, dont les voussures et l’ébrasement du portail, le crénelage de la tour et les contreforts; le clocher, dont la chambre des cloches de plan carré percée d’arcades à arc brisé avec abat-son. L’orgue, de l’entreprise Casavant et Frères, est de type Opus 1554 et il date de 1937. Les vitraux sont de John C. Spencer.
L’église St. George et son terrain sont cités en 1998. Le lieu de culte est inclus dans le site du patrimoine du parc Saint-Frédéric depuis 2005. Ce lieu est l’un des témoins de l’établissement de l’Église anglicane dans la région du Centre-du-Québec au 19e siècle. Frederick George Heriot, fondateur de Drummondville, est inhumé dans le cimetière de l’église St. George.
Commentaire historique